Chaque pays a ses coutumes. Aujourd’hui, nous traversons la Méditerranée pour le royaume chérifien. Là-bas, les crêpes se mangent à toutes les heures de la journée autour d’un bon verre de thé à la menthe.
Elles se vendent dans les marchés, les boulangeries et même à la vente ambulante dans les gares. Ils en existent plusieurs sortes et c’est exactement sur ce différent visage de la crêpe que nous vous la présentons.
Zoom sur une tradition séculaire datant du XIVe siècle très répandue dans le pays du roi Mohammed VI.
Les Msemen : la crêpe feuilletée par excellence
Si vous avez l’occasion de rentrer en France dans un salon de thé marocain, c’est certainement cette crêpe feuilletée d’origine berbère qui vous sera proposée aux côtés de belles pâtisseries ou de sellou.
Les Msemen diffèrent vraiment de la crêpe française que nous connaissons. Ils ne comportent aucune trace de lait ou d’œuf. Ils se façonnent à l’aide des ingrédients suivants :
- Semoule fine et farine
- Huile de tournesol et beurre
- Eau
- Sel et levure chimique.
Le façonnage est le moment le plus difficile car tout le monde ne sait pas faire les Msemen. Leur préparation requiert un minimum d’expérience pour éviter que la pâte ne se troue lors du pliage.
Une fois la pâte prête, il convient de couper de petites boules qui seront soigneusement étalées à l’aide de l’extrémité des cinq doigts de la main. L’élasticité de la pâte finira par créer un grand cercle. Celui-ci sera replié en quatre avant d’être cuit dans une poêle sous une forme carré.
Très craquant et légèrement salé, les Msemen nécessite une farine de qualité supérieure type Francine pour que la recette soit réussie. En Algérie, la même recette se nomme Mahadjeb.
Les Mlaoui : la crêpe savoureuse et arrondie
Lors de la préparation des Mlaoui, la pâte est plutôt souple et collante. Les ingrédients sont exactement les mêmes que la crêpe précédente. De forme arrondie, sa pâte cuite fond dans la bouche telle un beignet.
Le protocole du feuilletage est quasiment le même que le Msemen à une exception prête. A chaque feuilletage, on y ajoute également de l’huile mais en roulant la pâte en forme d’escargot. Elle sera par la suite aplatie et cuite à feu doux dans une poêle.
Tout comme les Msemen, les Mlaoui se dégusteront avec de généreuses cuillères de miel d’oranger ou de la pâte à tartiner Amlou si vous êtes dans le sud du pays.
Cependant, le goût en bouche ainsi que la texture diffèrent légèrement entre les deux recettes.
Le Mlaoui est plus fondant et tendre tandis que le Msemen est plus craquant et croustillant.
Le Baghrir : la crêpe qui fait l’unanimité au Maghreb
Si les recettes ont voyagé dans le temps, il n’y a pas un seul foyer dans les pays du Maghreb où cette recette de crêpe est inconnue.
C’est la célèbre crêpe mille trous qui en France se déguste plus avec du miel ou du Nutella. Cette forme particulière est l’œuvre de la levure qui va former de petite bulle et ainsi créer des trous sur tout le cercle de la crêpe.
Les baghrir se consomme chaud. En effet, une fois refroidi, la texture est très pâteuse et peut être désagréable au palais. Ceci est notre avis personnel.
Sachez que les crêpes marocaines se mangent au petit déjeuner ou au goûter tous les jours de la semaine. Il existe même pour les deux premières versions des recettes farcies à la viande hachée ou aux poivrons.
Très nourrissantes, elles sont suffisantes et rassasiantes pour servir un repas.