La Chandeleur : Le jour des crêpes

Notre bon voisin Jacques avait déjà prévenu quelques jours avant le 2 février : “À la Chandeleur, l’hiver se meurt ou prend vigueur”. A la Chandeleur, l’hiver mourrait ou se renforçait.

Nous devrions également faire des crêpes ce jour-là. Il a dit malicieusement qu’il fallait jeter une des crêpes, tout droit sortie de la poêle, sur un placard. La crêpe doit rester collé ; si c’est le cas elle apporte chance et prospérité pour toute l’année…

Une vieille superstition provençale ?

La tradition de la « Chandeleur »

En fait, “la chandeleur” signifie la fête de la bougie. À l’origine, ce jour donnait à la population rurale la date à laquelle la nouvelle année agricole commençait et le travail reprenait. Et l’époque où il était enfin possible de dîner à nouveau à la lumière du jour, sans bougies (car à cette époque, les gens mangeaient tôt). C’était quelque chose à célébrer !

Traditionnellement, les crêpes étaient cuites avec tous les membres de la famille. Cette coutume était le résultat d’une superstition, sinon c’est-à-dire sans cuisson de crêpes la récolte de céréales de l’année agricole à venir serait mauvaise. Même à notre époque, personne ne veut risquer de rompre avec des coutumes aussi anciennes…

En outre, selon une règle agricole, le 2 février détermine le temps qu’il fera pour le reste de l’hiver.

Que la règle soit vraiment vraie, cela n’a aucune importance. Le temps ne peut pas être changé de toute façon. Mais la “Chandeleur” est un jour férié en France et vous devriez l’utiliser pour rendre hommage à une douce française, la “Suzette”. En son honneur, de délicieuses petites crêpes sont cuites en famille ou avec des amis pour les déguster ensemble.

Dans ce rassemblement amusant, chacun doit traditionnellement préparer sa propre crêpe. Une fois qu’il est prêt, un élément spécial important est ajouté avant de tourner la crêpe. Vous devez tenir la poêle dans une main et une pièce de monnaie dans l’autre !

Si possible, on prend même une vraie pièce d’or : le “Louis d’Or”. Ce moyen de paiement en or à fort carat a été introduit vers 1640 par Louis XIII. Le roi Bourbon faisait frapper des pièces d’or à son effigie. Ainsi, tout le monde savait à quoi ressemblait le roi et lui associait quelque chose de précieux. Les “Louis” suivants ont donc fait immortaliser leur portrait sur une pièce d’or.

L’année de la révolution en 1793, c’était officiellement terminé avec ce moyen de paiement. Mais apparemment, de nombreuses familles françaises ont gardé au moins un des “Louis” – ce qui n’est pas un mauvais investissement aux prix actuels de plus de 1.000,00 EUR.

Si vous tenez la pièce dans une main, le véritable moment fort de la préparation de la crêpe suit de l’autre :

Vous jetez la poêle en l’air pour que la crêpe tourne. Si la crêpe tourne une fois sur elle-même et tombe ensuite correctement dans la poêle, elle doit être remise à la personne qui aura de la prospérité et du bonheur jusqu’à la fin de l’année. Essayez de le faire, même sans le “Louis d’Or”. (Si nécessaire avec la méthode de notre cher Jacques ; si une crêpe sur l’armoire ne vous semble pas trop farfelu). Cela ne peut pas faire de mal.

“Suzette”, la jolie fille française

Pour cette fête, il vous faut de délicieuses crêpes. La plus célèbre d’entre elles est certainement “Suzette” ; une belle anecdote à son nom :

La veille du Nouvel An 1896, le prince héritier anglais (plus tard le roi Edouard VII) aurait passé la nuit au Café de Paris à Monte Carlo. Là, un apprenti chef avait été chargé de préparer des crêpes en guise de conclusion du menu de fête. La sauce prévue avait pris feu par inadvertance dans la marmite, après quoi le courageux chef a essayé de voir si elle avait encore bon goût. Après avoir ajouté un peu de sucre et de liqueur d’orange, il l’a trouvé si délicieux que son chef a immédiatement servi cette sauce comme une nouvelle création à table.

Le prince de Galles était ravi et le plat devait s’appeler “Crêpes Princesse”. Mais Edward a immédiatement fait un signe modeste. Il a plutôt suggéré que cet honneur soit accordé à sa belle compagne. Madame s’appelait “Suzette”, sous ce nom la crêpe du Café de Paris est restée avec nous jusqu’à ce jour.


Laisser un commentaire